Yves, portier ou physionomiste depuis une vingtaine d’années, a eu un comportement « héroïque » aux dires des témoins : « il a sauvé la vie de plusieurs personnes, c’est sûr. »
Avec sa voiture, il a volontairement percuté un homme armé qui se dirigeait vers l’église en criant « Allahou akbar ». Puis l’a neutralisé, avant d’être aidé par certains fidèles.
L’homme avait sur lui « un sabre et un fusil semi-automatique », confirme-t-on au parquet de Bobigny. Une cartouche était chambrée dans le fusil. Lors de la perquisition à son domicile de Villemomble, deux autres fusils-mitrailleurs ont été retrouvés. Cet homme de 32 ans qui présentait un taux d’alcoolémie proche d’1 g par litre d’air expiré, a été placé en garde à vue pour violences volontaires avec arme, menaces avec arme, détention, port et transport d’arme. Mais l’affaire n’a pas été transmise au parquet antiterroriste.
«Je connais les armes et j’ai vu que c’était réel»
« Il était déterminé et c’est là que je vois qu’il sort son fusil qu’il tient dans une main, reprend Yves. Je connais les armes et j’ai vu que c’était réel. Pour moi c’était clair qu’il allait commettre un attentat. J’ai un réflexe de sécurité en pensant aux familles de l’église. Je démarre et je le percute dans le dos. Il tombe de son engin. Se relève, se retourne, met des coups de sabre sur mon capot. Et commence à pointer son fusil. J’ai eu très peur. »
Yves accélère à nouveau et heurte de plein fouet l’agresseur. « Il a disparu de mon champ de vision et il est passé sous ma voiture, j’ai reculé rapidement et je suis sorti pour le désarmer, c’était dangereux, il aurait pu me tirer dessus, mais si j’attendais qu’il reprenne ses esprits c’est sûr qu’il m’aurait allumé ensuite (sic). » Un coup de pied dans le fusil pour l’éloigner. Puis deux « grandes baffes ». Les responsables de l’église viennent l’aider ensuite à immobiliser l’homme en tenue militaire.
«J’ai fait en sorte de ne pas le tuer»
« Je salue cet acte de courage qui a permis d’éviter une catastrophe », souligne Me. Karim Morand-Lahouazi, l’avocat du héros et de trois autres personnes qui se sont constituées partie civile. « J’ai eu très peur, j’ai vu ma vie défiler 40 fois, affirme Yves. Un ami qui était passager est traumatisé, il n’a pas dormi depuis. » Les chocs avec la voiture n’ont pas blessé le mis en cause qui a pu être placé en garde à vue.
« J’ai fait en sorte de ne pas le tuer, mais parce qu’il n’était pas face à moi, je n’ai fait que ce que j’avais à faire, rien de plus », balaye-t-il face aux louanges des passants. Yves n’a d’ailleurs pas parlé de cette histoire à sa famille. « Je ne veux pas qu’ils aient peur, mais c’est là qu’on se rend compte de l’insécurité totale dans notre pays. J’avais déjà dû composer avec des bagarres au couteau ou avec des bâtons à la sortie de discothèque. Mais là c’était clairement autre chose. »
Sources : 83-629.fr
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